Après s’être fait rincer plusieurs fois dans le Nord de la France, on essaie un maximum de pédaler entre les gouttes, si pas les averses. Le problème c’est qu’ils annonçaient relativement mauvais pour la semaine entière à venir. Selon un Corse, “ça fait 6 mois qu’il pleut”. On doit donc bien calculer les étapes niveau distance, dénivelé et éventuel pied-à-terre.
Pour le week-end on a pris un airbnb à Calvi, à 25 eur la nuit pour une chambre dans un appart super équipé (y compris machine à lessiver), la belle et la bonne affaire. Surtout l’écran plasma dans le salon, idéal pour regarder les matchs du tournoi des VI nations. On a aussi fait un tour à la citadelle du coin et cuisiné une bolo histoire de sortir de notre routine matin (croissant-baguette-beurre de cacahuètes-confiture), midi (baguette-fromage#vegangate-beurre de cacahuètes-confiture) 4h (McVitties, le must en matière de biscuits vegans) et soir (semoule-ratatouille en bocal-pois chiches).
Lundi, on a continué notre route vers le Sud. Temps sec la matinée mais on a bien cru s’envoler car il y avait une alerte aux vents forts avec des rafales jusqu à 100 km/h. Vent de face, malheureusement, et un autre col au programme, de toute façon il n’y a que ça ici, des montées et des descentes, déBelgiquement assuré! Quand on s’abrite sous la terrasse couverte d’une pompe à essence déserte, un vilain crachin commence à s’installer, et on se rend à l’évidence que faire 50 km de plus est impossible. On se résout à prendre une chambre miteuse à l’auberge de Galeria (60 €, moins bonne affaire), le bled du coin, dégottée par la voisine de la pompe, fière tenancière d’un car wash “à la main”. Heureusement, on trouve quelques boules abandonnées au boulodrome (sisi) de Galeria, ce qui nous permet d’enfin nous essayer à cette discipline sportive du Sud. Victoire de Rhéa, score sans appel. Le soir, on mange de la bolo (pratique !) en découvrant la super série “En thérapie” sur Arte.
Le reste de la semaine, on trouve davantage notre rythme entre le vélo la journée, et le camping sauvage dans un lieu adéquat la nuit. Inutile de préciser qu’en général à 8h on roupille. On fait quelques rencontres fortuites, comme à la boulangerie ce retraité de EDF, qui nous partage sa vision critique et historique du parc énergétique corse, de la question du renouvelable et son éternelle dépendance au fossile, et du drame de la privatisation des services publics. C’est d’ailleurs lui qui dira ”la Corse c’est un bel endroit, mais il y a l’envers”. On passe par beaucoup de beaux endroits, mais certains sont vraiment exceptionnels, tels les roches rouges des Calanches de Piana.
L’arrivée sur Ajaccio est, sans surprise, horrible. Les routes s’élargissent, le trafic s’intensifie, les gens sont moins sympas, plus pressés. On se retrouve même à devoir prendre la nationale pour contourner l’aéroport. Chose tout à fait normale pour les locaux apparemment (il y a même des panneaux disant qu’elle est accessible aux piétons), mais assez traumatisante pour nous. Hésitant à nous y engager, on demande sur le parking de Mr Bricolage s’il n’y a pas d’itinéraire alternatif. Pour réponse, on reçoit un grand sourire et un “si vous voulez aller plus vite, faut retirer la selle !”.
Arrivés pour le week-end chez Laura (la cousine de Pauline la copine de Thomas, bref la famille), Jeremy, et Maxine leur fille, on mange notre premier barbecue de l’année, on papote sur la Belgique, la Corse, la famille, le boulot, les boulets, tout ça bien posés dans un canapé, avec un thé ou café, le pied ! On nettoie aussi en profondeur les vélos, qui jusqu’ici n’ont encore pas présenté de problème. On en est décidément très satisfait !
La dernière surprise sera Bonifacio, où on va prendre le ferry pour la Sardaigne, et où on arrive sous le soleil et avec la promesse de beau temps pour la semaine. La (vieille) ville fortifiée sur les falaises qui garde le goulot qui mène au port est magnifique. On peut également y voir la Sardaigne et commencer à sérieusement rêver aux pasta i pizza qui nous y attendent. On aura quand même une très grosse frayeur à l’embarquement quand les gendarmes nous demanderont nos papiers et nous diront que le tourisme y est interdit. On argumente que notre voyage n’est pas stricto sensu du tourisme (sans succès, il faudra revoir notre storytelling), et que ce qu’ils disent n’est pas, selon nous, en accord avec les mesures en vigueur actuellement (avec succès, après vérification de leur part). Ouf, on a failli y rester ! Mais non… on est bel et bien en Sardaigne au moment où on écrit ces lignes !
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